jeudi 12 décembre 2013

Il y a plus de 10 ans ... ma rencontre avec l'univers de Victoire Gobin Daudé



Nous sommes en Octobre 2002 … cela me parait loin maintenant plus de 10 ans …





Paris, Galeries Lafayette, stand « atelier de parfums », quatre tables étaient réservés en parallèle dans un petit coin aux parfums rares. A cette époque les galeries avaient décidé de mettre en avant le phénomène de niche en leur offrant un espace.
J’avais à l’époque l’habitude de passer 1 ou 2 heures par semaine dans les « lieux » dédiés à la parfumerie, et là 5 flacons me font de l’œil … je ne les avais jamais vu auparavant.
Cinq flacons rectangulaires « trop à la Lutens » diront certains de 50 ml … le prix aussi est à la Lutens 69 Euros.
Aujourd’hui cela parait un prix normal pour un parfum de niche, ce prix serait même considéré comme bon marché. Mais en 2003 en pleine "Lutens Mania" (d’ailleurs en sommes nous sorti ?), cela faisait cher.
Aujourd’hui Cartier balance les 75 ml de Mathilde Laurent à 235 Eu, Armani Privé ses 50 ml a plus de 200 Eu, personne n’hurle, au contraire on crie au génie … les temps ont changés.
Mais revenons en cet automne 2002. Je prends les flacons … je fais un petit pshitttt … et la « Boouuuummmm » … la symphonie fantastique de Berlioz. La qualité de matière est tout de suite identifiable. Je commence à vouloir prendre des « mouillettes » pour garder avec moi cet instant et là arrive ce que je déteste … un vendeur se pointe.
Autant vous dire que 80% du temps j’ai horreur qu’on me gonfle quand je fais des tests de parfum. La plupart des vendeuses sont des minettes engagées au physique, répétant ce qu’elles ont appris durant les 20 minutes de formation interne et mettent en avant les parfums en « sur stock » du moment. Mais là en quelques phrases, je comprends que j’ai à faire à un passionné.
Financièrement à cette époque j’étais très limite. J’étais mal à l’aise, je ne voulais pas lui faire perdre du temps, je savais que je ne pouvais pas en acheter un … au fait comment ca s’appelait … Victoire Gobin Daudé .. Rien que le nom de la créatrice était un poème. Je fais des pieds et des mains pour récupérer un échantillon … mais c’est  impossible, il m’explique très professionnellement que financièrement il ne peut pas. Sur le coup cela m’avait énervé.
En rentrant chez moi, je teste quelques forums féminins, nous sommes encore très loin de la blogosphére actuelle. Les francophones parlent de parfum sur Amabilia ou sur Au Féminin … on s’étripe déjà sur les fragrances. Les parfums Victoire Gobin Daudé sont « quasi absents » des discussions.
Et puis là … ca me travaille … comme une mécanique implacable dans ma tête … il me faut un de ces parfums, il me faut un de ces parfums, il me faut un de ces parfums … La semaine suivante, la même scène se reproduit mais cette fois j’achète un flacon … je discute, je récupère un jeu complet d’échantillons.
Deux ans plus tard je rachetais un autre flacon dans un stand à la Samaritaine … j’avais l’impression que la marque avait fait son trou, que les stands s’étaient multipliés, la vendeuse me disait que deux nouvelles fragrances allaient venir.
Je me trompais lourdement.  J’aurais du me douter, plus rien aux Galeries et au Printemps le stock était relayé dans un sous coin … entre parenthèse entre la porte et un radiateur … le plus mauvais coin pour stocker des parfums.
Et puis nous voilà en 2006, j’apprends par le net la disparition de la marque et sa liquidation … et en quelques semaines la blogosphère repend la nouvelle.
Certains parleront des derniers flacons vendus à plus de 150, 200 dollars sur EBay. La marque disparue trouve des aficionados … les années suivantes les 5 parfums sont devenus cultes, les nouveautés sont quelque fois comparés avec ces parfums introuvables.
Mais le temps passant et je suppose le nombre de flacons se terminant … les parfums Victoire Gobin Daudé disparaissent des sites de références et entre maintenant dans l’oubli.

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